Chaque début janvier, tous les chefs d’entreprise prennent de bonnes résolutions afin de mieux gérer leur vie professionnelle. Une liste optimiste d’objectifs souvent rangée aux oubliettes en cours d’année. Pour éviter ces promesses sans lendemain, nous vous conseillons de lire ces trois livres afin d’aborder 2018 avec une nouvelle philosophie de travail.

 

Chaque année, c’est le même cérémonial. Entre bilans et perspectives, le mois de janvier se teinte souvent d’une jolie couleur verte, celle de l’espoir. On se persuade de mieux gérer ses factures clients et sa trésorerie, de faire plus de prospection ou encore de mieux gérer son temps au bureau. Ces promesses d’une année meilleure dépassent pourtant rarement le cap des premières semaines. Pas la peine de vous désespérer pour autant, c’est un trait commun à notre société. Déjà en 2007, une étude menée par des psychologues de l’Université de Bristol montrait que nous étions seulement 12% par an à tenir nos bonnes résolutions, que ce soit dans la vie privée ou pro. Mais 2018 peut sonner comme l’exception qui ne confirmera pas cette règle. Il faut en finir avec les « bonnes résolutions » ou les « objectifs à atteindre ». Pour vous aider à tenir vos bonnes résolutions, voici une sélection de 3 livres que chaque dirigeant de PME/TPE devrait avoir sur sa table de chevet en 2018.

 

 

« Rework : réussir autrement »

Les deux auteurs du livre, Jason Fried et David Heinemeier Hansson, sont deux entrepreneurs américains. Forts de la création de l’application de gestion de projet Basecamp, ils ont décidé de prendre la parole, non pas pour raconter le succès de leur florissante entreprise, mais plutôt pour décomplexer les entrepreneurs et les affranchir de certaines idées reçues. Ce livre est une mine de conseils pratiques pour prouver qu’une petite entreprise peut être « économe, rentable et prospère ». Abordant de nombreux thèmes chers aux entrepreneurs, le livre se divise en 10 chapitres (marketing, embauche, productivité, culture d’entreprise, prise de risque…). Chaque chapitre est composé de courtes leçons illustrées par des exemples concrets.

 

Rework

 

À rebours des banalités insipides que nous servent certains « self-made man » stars de la Silicon Valley, cet ouvrage se picore au grès de vos besoins et envies. Livre optimiste, « Rework » insuffle un état d’esprit pragmatique afin que chaque dirigeant de PME/TPE garde un cap général : celui de tester la réalité avec des actions concrètes plutôt que de la fantasmer. Sorte de guide pratique, le livre dépasse même le simple stade de la vie professionnelle et distille aussi des conseils avisés sur le développement personnel.

 

« Prenez l’habitude de renoncer, y compris à plusieurs de vos meilleures idées. Utilisez la puissance du non pour respecter vos priorités. »

 

Rework : réussir autrement de Jason Fried et David Heinemeier Hansson, éditeur « Maxima », 2012.

 

« Slow Business »

Les réunions avec des clients qui s’accumulent, une boite mail pleine à craquer, des objectifs de production toujours plus importants… Les entrepreneurs et les dirigeants de PME/TPE ont souvent cette impression amère : la journée est trop courte pour accomplir l’ensemble de leurs tâches. Une pression constante qui entraîne une lassitude, un épuisement, voire pire un « burn out ». Fondateur de l’Association française du management équitable, Pierre Moniz-Barreto propose dans son livre des pistes concrètes pour en finir avec cette tyrannie du « toujours plus, toujours plus vite ». Le bien-être et la performance économique d’une petite entreprise sont deux notions compatibles, à condition de ralentir.

 

 

Né en Italie à la fin des années 80, le mouvement « slow food » invite à repenser notre rapport à la nourriture en y intégrant les notions de plaisir, de convivialité et d’impact à long ou court terme. Pierre Moniz-Barreto applique cette démarche au monde de l’entreprise. Les questionnements sont simples, pratiques, parfois même philosophiques.

 

Comment trouver du plaisir dans mon travail ?

 

« Pour y parvenir, il faut adopter des principes de décélération et de détoxication de son temps de travail »

 

La clé, c’est une bonne maîtrise rythmique, avec une alternance de phases de réactivité et, au contraire, de décélération. Pour illustrer son point de vue, Pierre Moniz-Barreto utilise un exemple très parlant dans son livre. Il fait l’éloge des musiciens adoptant le « tempo giusto », c’est à dire des artistes qui différencient la lenteur de la décélération, et le rythme de la vitesse. Jusqu’à aujourd’hui le dénominateur commun de réussite était souvent assimilé à la seule notion de vitesse. Or, ce n’est pas la seule notion à respecter pour être productif. Truffé de repères historiques et de références d’actualité, « Slow Business » est un guide pour réconcilier sa productivité professionnelle avec son rythme biologique et ses interactions sociales.

 

« Ralentir peut être un moyen de contribuer à une meilleure performance, d’obtenir une efficacité d’un nouveau genre plus respectueuse des rythmes de chacun et des collectifs. La principale difficulté, d’ailleurs, est de réussir à concilier les deux, le personnel et le collectif. »

 

Slow business: Ralentir au travail et en finir avec le temps toxique de Pierre Moniz-Barreto, éditeur « Eyrolles », 2015.

 

 

« La semaine de 4 heures »

Avec son accroche « Travaillez moins, gagnez plus et vivez mieux », on croirait presque que l’auteur de ce livre, Timothy Ferriss, est un politicien. Cet écrivain et entrepreneur américain théorise une gestion simplifiée de son activité professionnelle. Dans cet ouvrage, il n’existe pas de distinction entre vie privée et univers professionnel. Timothy Ferriss propose une approche globale pour que chaque entrepreneur puisse se réapproprier sa vie. La méthode suggérée par ce livre agace autant qu’elle fascine, car l’auteur n’hésite pas à nous mettre devant nos propres réalités. Pour lui, travailler moins n’est pas un signe de paresse, mais d’une meilleure organisation. Par exemple, il prône le « management par l’absence » qui permet de mieux se concentrer sur des activités à forte valeur ajoutée tout en déléguant les autres tâches chronophages à ses collaborateurs. Au final, on se persuade rapidement que le nerf de la guerre n’est pas l’argent, mais le temps.

 

 

Que pour mener de front sa vie d’entrepreneur et sa vie personnelle, tout repose sur une gestion minutieuse de sa semaine. Pour y parvenir le livre se structure en quatre chapitres : découvrir les nouvelles règles, faire le ménage, installer le pilote automatique et briser les chaînes. Au final, l’auteur a l’honnêteté de ne jamais être pédant, son livre n’est pas une recette magique mais une mise en perspective, la première pierre à l’édifice d’un réel changement de vie.

 

« Je ne crois guère en la planification à long terme et aux objectifs lointains. Le fait est que je me fixe généralement des chronorêves à trois ou six mois. Les variables changent trop et l’éloignement dans le temps devient une excuse pour repousser l’action »

 

La semaine de 4 heures de Timothy Ferriss, éditeur « Pearson », 2010.